Le grand theatre de Hongrie
Pour Grand pere...
Hi friends,
some news today... Still in Hungary and still enjoying our journey. we are now in the north east of the country. We have crossed a succession of hills and it was really good. landscape different every day but always beautiful. People we meet host us with kindness and make us taste hungarian food !
we continue the trip to the east, in the direction of Romania where we would like to spend next winter.
We hope all the best for all of you,
Cindy and Hugo
Bien l'bonjour !
Notre voyage se poursuit, jalonne de superbes paysages et de rencontres chaleureuses. Tournant le dos au lac Balaton, nous migrons vers le nord. Passant a proximite de budapest, nous decidons de nous y rendre le temps d une journee, laissant les animaux brouter paisiblement dans le jardin de Laszlo. Nous effectuons un petit tour des principales places touristiques et en ce samedi ensoleille, nous ne sommes pas les seuls. Nous nous immergeons dans la foule, heureux d y redevenir de simples humains parmi tant d autres ! Nous prenons le temps d admirer l architecture, appreciant particulierement le toit magnifiquement decore de la cathedrale ainsi que les longs remparts blanc la jouxtant. Puis, nous evadant vers les ruelles moins frequentees, profitons des nombreuses galeries d exposition vente d art et d artisanat hongrois, l etymologie commune de ces deux mots prenant ici tout son sens.
Au treme d une journee bien remplie, nous regagnons nos compagnons, epuises par le brouhaha citadin et la jungle inextricable des transports en commus, desquels nous sommes peu coutumiers...
Poursuivant toujours au nord, nous choisissons d effectuer un petit crochet par la Slovaquie. cet itineraire presente l avantage de nous faire traverser le Danube par un pont, plus commode que le bac avec notre petite troupe. Ces quelques jours seront l occasion de suivre le cours du fleuve mythique et de sa proche parente, jouissant de la fraicheur de son lit, de son caractere paisible et de la richesse ornithologique de ses berges. Une fois canards, cygnes, herons blancs, noirs et gris et martin pecheur en pleine chasse aquatique identifies, nous realisons penauds combien nos connaissances dans ce domaine meriteraient d etre approfondies, mais en attendant, cela ne nous empeche nullement de profiter du ballet aerien qui s offre a nos yeux ravis.
Regagnant la hongrie, c est desormais vers l est que nous reglons la boussole, nous conduisant vers les collines. Mise en bouche au relief modere, nous progressons de village en village, traversant de riches forets aux especes variees. C est a la lisiere de l une d entres elles que nous attend une rencontre inopinee. A la recherche d un havre tranquille pour profiter de quelques jours de repos, nous debouchons sur la clairiere de la terre promise et faisons irruption bien malgre nous dans une scene sortie tout droit du seigneur des anneaux... une soixantaine d hurluberlus, deguises, maquilles, armes de haches, epees et autres marteaux en mousse nous fait face, aussi surpris que nous ! ils sont en pleins preparatifs d un jeu de role grandeur nature debutant le soir meme pour 2 jours. la stupeur passee d un cote comme de l autre, les organisateurs nous accueillent tres amicalement et nous invitent bien vite a nous joindre a eux, ce que nous acceptons. Tant pis pour le repos, nous passons ainsi le week end a guerroyer et festoyer entoures de nains, elfes, humains, orques et hobbits.
les hobbits... leur reputation d amoureux de la boustifaille et de la biere brassee (au miel, s il vous plait) ne saurait etre demantie. Aussi, nous nous lions tres vite. desertant le champ de bataille, nous nous activons autour du poele a bois, concoctant pain aux noix, tarte aux pommes et gateau au chocolat afin de ne pas arriver les mains vides au banquet de cloture auquel ils nous cinvient. Nous ne sommes pas en Gaule, mais en Hongrie. pont de sanglier roti, mais du lesco.
Et voici une excellente occasion de vous en toucher enfin un mot...
Plus qu un plat national, le lesco est une institution. Cousin eloigne de la ratatouille, il se prepare traditionnellement dans un chaudron suspendu au dessus d un feu de bois et dans le ventre duquel mijotent des heures durant poivrons, tomates et oigons, genereuseument releves de paprika.
On nous en offre bien souvent et c est toujours avec un enorme plaisir que nous acceptons. Car, en plus de l assurance de faire fretiller nos papilles, le lesco est une surprise constante. Si les ingredients de base restent identiques, les proportions varient et chacun est libre d y ajouter ce que bon lui semble. nous l avons deja ainsi deguste agremente de creme fraiche, de saucisses, de bacon, d oeufs battus... Et notre traversee de la hongrie n est pas achevee...
De lesco en lesco, toujours, nous avancons. le plaisir reste present tandis que les paysages varient.
Senblant desirer d avantage d intimite, les collines s espacent, devenant hauts vallons boises abritant en leur sein de vates plaines, avant gout allechant de ce que doivent etre les steppes infinies qui s etendent aux portes de l Asie. Bien que dans des proportions reduites, ce decors nous propulse vers l est lointain et nous procure une ennivrante sensation de liberte. Nos pas n avaient encore jamais rien foule de semblable et il s agit peut etre du prmier depaysement reel de notre voyage.
Les rencontres se rarefient et l atmosphere sauvage resonne au plus profond de nos ames. Troquant sans regrets les aboiements des chiens de villages contre le brame du cerf, nous benissons parfois nos vessies, nous imposnat une escapage nocturne, lorsqu au sortir du tipi, la Lune rousse nous eblouit, echappee de la brume des bois, aureaulant de lumiere le chant d amour de l animal majestueux.
Trop vite a notre gout, a nouveau, l horizon se modifie. La nostalgie laisse vite place a une excitation nouvelle lorsque le relief s affirme. A perte de vue, le theatre colore des forets s etend,camaieu de vert se teintant peu a peu de gouaches automnales. Nous y pemetrons, nous y enfoncons, nous y fondons avec delectation. Chaque colline s habille d une foret differente, selectionnant une variete arboricole qu elle exele a mettre en valeur.
Un jour passe. Nous marchons silencieusement, humbles et respectueux de l aura quasi divine que nous percevons. De longilignes silhouettes s elancent 15 metres au dessus de nous.La lumiere nacree traverse les feuilles freles et se reflete sur la paleur grise de leurs robes lisses. Nous nous sentons couves par un regard bienveillant alors que nous progressons dans leur domaine.
Un autre jour s eveile. Reprenant la marche,il nous semble que l on a change le decors a la faveur de l entracte nocture. Contrastant avec la quietude aeree de la veille,nous penetrons le royaume de la facetie et de la malice. Dame Nature a semble t il ici deverse la part fantasmagorique de son genit createur. Decors onirique debride, cette foret vit. A notre passage, elle s eveille et s agite. les bras fins aux doigts crochus s allongent pour chatouiller nos nuques. Les dos courbes se creusent un peu plus pour oter nos chapeaux et les grincements rouilles des articulations grippees precedent les gemissements contraries lorsque les squelettes biscornus prennent conscience que trop profondement enracinnes,ils ne peuvent nous suivrent.
Agencement ecorceux extravagants faisant fi de toutes conventions, les vieilles dames arthrosiques nous saluent malgre tout. Et, bien que je ne sois parvenue a les debusquer, gnomes, fees, korrigans et autres farfadets viennebt les distraire la nuit, j en suis convaincue.
Voici qu approche maintenant la fin du recit d aujourd hui. Nous poursuivons notre chemin, trouvant notre plaisir dans la surprise de chaque jour et l inconnu du lendemain.
pour ceux que l enigme de Maeliss aurait laisses perplexes (commentaire de l article "en route pour la suite"), il me semble que RIEN soit la reponse...
Afin de ne pas priver vos cerveaux d une ludique cogitation, Hugo vous en propose une de son cru :
"Je suis indispensable pour faire le monde, l homme me prefere a l egout et lorsqu on me croise a quattre pattes, on me double..." Qui suis je ?
Avant que cela me sorte de l esprit, je nous ajoutons de nouvelles photos a l album deja existant sur la Hongrie.
Enfin, parce qu elle me fait rire, je ne resiste au plaisir de partager avec vous une citation du meme Hugo, a ses heures philosophe pragmatique :
"Il parait que le jeune aide a developper l esprit. J essaierai, un jour ou je n aurait pas faim."
Arvi pas, kenavo,
On vous aime et on vous leche la truffe, hi han, les 24 pattes.